Vox Populi - Vox Dei
De Murmures en parlure,
Les sans noms, les sans voix se parlent entre eux, se confient, et discutent à l'abri des oreilles indiscrètes. Et ce, loin des parlements, des tapis rouges de Hollywood, des grands financiers et de leurs banques, des salles de nouvelles et des minarets des grands médias et des grandes universités subventionnés à coups de millions et milliards par des intérêts privés.
Les sans noms, les sans voix apprennent à travers leur quotidien fait de grandes peines, de petites joies, de misère, de menaces de mises à pied, de chômage, de stress et des maladies qui en découlent, de faim et de soif, de peurs, de guerres toujours trop longues et de paix toujours trop relatives, et partagent de personne à personne, cœur à cœur, un vécu commun, une tradition qui se transmet de bouche à oreille, de poignée de main en poignée de main, de franc regard à regard franc.
Ces sans noms, ces sans voix, c'est le Peuple, celui de chaque pays sans exception. Le même partout. Avec les mêmes aspirations à la paix, à la liberté et au droit de vivre, d’apprendre, de rêver, de devenir, et les mêmes obstacles que des pouvoirs indignes placent en travers de leurs routes.
Ce fleuve humain célèbre sa vibrante nature depuis des siècles. Les femmes, les hommes et leurs enfants passent, oui, mais leur mémoire reste bien ancrée dans l'inconscient collectif que rien ni personne ne pourra jamais effacer ni pervertir. Et lorsqu'à travers chantres, scribes, et artistes, les constants murmures de ces citoyens et citoyennes s'expriment, ce sont des parlures qui se concrétisent, et qui se transforment de ruisseaux en rivières puis de rivières en fleuves puis de fleuves en océans puis en tsunamis.
On peut mépriser le Peuple, lui mentir, le tromper, l'abuser, le soumettre, vouloir le mener à sa mort, il résistera, une résistance tranquille de tous les instants, où s'épuisera toute sa foi en un ordre social qu’il connaît et toute sa foi en l’intégrité créditée à ses élus et en la possibilité que les choses finissent par s’arranger d’elles-mêmes. Le peuple est patient et étirera cette patience mêlée d'aveuglement volontaire à son extrême limite, jusqu'en son p0int de rupture.
Ses discrets murmures passeront pour un silence de soumis, pour une génuflexion devant les puissants. Mais lorsque cette patience aura été fracturée, puis fracassée par les constants assauts de ses ennemis, c'est rage au cœur, et colère dans l'âme, que par sa parlure il réclamera et obtiendra justice, une justice implacable qui frappera tous ceux lui ont fait croire qu'ils étaient ses amis, ses protecteurs, ceux qui le représentaient, qui étaient sa voix, la voix du Peuple. Tous ceux finalement qui lui ont menti et l’ont exploité.
Il existe pourtant de nombreux précédents dans la courte histoire de l’humanité qui tous illustrent ce voyage que nous faisons entre murmures et parlure et puis vers des révolutions. Mais voilà. Le pouvoir n’a de cesse que de réécrire, effacer ou manipuler l’Histoire pour servir ses fins, sans jamais comprendre que l’histoire est gravée et encodée quelque part entre nos gènes et nos âmes. Personne ne peut l’effacer.
Le Peuple est roi. Sa parlure est celle d'une Voix qui résonne aux limites de l'univers. Gare aux imposteurs, et aux usurpateurs.
Gabriel
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